La production de truffes a beaucoup diminué depuis le 19ème siècle (voir ici nos idées pour y remédier). Aujourd’hui, 90% de la production de truffes noires, tuber melanosporum, provient de plants truffiers mycorhizés. Ces derniers sont implantés sur des lopins de terre abandonnés, car peu rentables pour une agriculture moderne.
Mais de quoi s’agit-il réellement ?
Dans les années 1970, les chercheurs de l’INRA, se sont penchés sur le miracle de la truffe noire. Notons que pour les romains, celle-ci arrivait après les orages, au pied des chênes
Quelques années plus tard, les premiers plants d’arbres mycorhizés étaient sur le marché. Les chercheurs avaient tout simplement imaginé le mécanisme de la naissance des truffes, en essayant d’imiter la nature. Après avoir cerné le type de champignon souterrain (hypogé), ils mirent au point la façon d’inoculer ce champignon aux premières racines émises par le gland du chêne.
On appelle cette association, une « symbiose ». Ainsi, l’arbre-hôte (généralement le chêne) voit ses racines se laisser coloniser par les filaments mycéliens du champignon. Dans ce cas, le champignon ne se comporte pas comme un parasite mais comme un partenaire « honnête ». En échange du carbone que lui donne l’arbre ainsi que glucides et amidon, lui offre des sels minéraux et de l’eau. On a observé que dans certains cas de sécheresse, l’arbre est heureux que ces filaments mycéliens lui procurent de l’eau qu’il ne pourrait pas capter. On peut considérer d’une façon générale que les nombreuses symbioses en milieu forestiers, sont indispensables à la vie voire à la survie des végétaux.
C’est de cette association que résulte la truffe. En effet, le champignon, et notamment le mycélium, qui est l’appareil végétatif du champignon va, à terme, vouloir se reproduire. Il développe alors ses spores, autrement dit les graines de sa reproduction. Celle-ci contenues dans de petits sacs, appelés asques, finissent en s’agglomérant par former cette masse compacte, la truffe ou encore ascocarpe.
En France, on vérifie cette méthode de production, tenue au bon respect d’un cahier des charges par deux organismes de contrôle : le CTIFL et l’INRA. Pour s’assurer d’obtenir des truffes en établissant une truffière, il est conseillé de choisir des plants certifiés par l’un de ces organismes. Le bon conseil que l’on peut donner est de ne pas se limiter à la fourniture d’un seul pépiniériste. Il est préférable de choisir ses plants chez au moins trois d’entre eux.
Le mystère de la truffe est de toute évidence loin d’être révélé. En effet, il y a peu de temps, les chercheurs ont découvert l’existence d’une polarité des mycéliums. Il existerait un mycélium plus et un mycélium moins. On croit savoir que l’un des deux est plus fantasque que l’autre et aurait tendance à disparaître facilement, voire à ne pas être toujours présent là où on l’attend.
Scientifiques et trufficulteurs, n’ont donc pas fini de chercher…
Pour plus d’informations, vous pouvez lire le dossier de l’INRA consacré à la mycorhization ici.
Jean-Louis BLARD, Tiffanie SAADI